En 2015, 122 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints. Une femme tous les 3 jours.
Les responsables politiques vous parlent d’insécurité, de délinquance,de trafics… Mais quand parle-t-on de ces 122 morts ? Où est la prise de conscience collective des crimes commis à l’intérieur même des familles, dans notre République ?
Des associations œuvrent pourtant sans relâche et je veux saluer le travail du Centre d’information sur le Droit des Femmes et des Familles de la Drôme qui organisait à Bourg de Péage, jeudi 13 avril un colloque sur le processus de transmission de ces violences conjugales.
A l’heure où les femmes devraient être l’égales des hommes dans tous les domaines de la vie, elles sont bien trop souvent des victimes.
Au-delà de ces crimes abjects, les femmes sont, chaque année plus de 200 000, de 18 à 75 ans, en ville comme à la campagne, toute classe sociale confondue, à être victimes de violences physiques dans le couple. 200 000 ! Si l’on additionne les violences psychologiques, physiques, sexuelles, 2 millions de femmes seraient directement concernées. 2 millions !
Et c’est sans compter toutes celles qui se murent dans le silence, doutant de l’efficacité de la police et de la justice, et qui se sentent bien seules pour affronter ce qui est toujours une nouvelle épreuve. Seules 14% des femmes porteraient plainte.
Un 5ème plan de mobilisation et de lutte contre les violences a été lancé par le Gouvernement cette année, les moyens ont été doublés pour généraliser le dispositif « Téléphone grand danger », augmenter les places d’hébergement d’urgence, former davantage de policiers, de magistrats, de professionnels de santé à l’accueil et à la prise en charge de ces femmes…
La société tout entière doit se mobiliser sur ce sujet, comme cela a été fait pour la sécurité routière ou la lutte contre le cancer. Car ces 122 vies brisées,tout doit être mis en œuvre pour les éviter. Nous sommes tous responsables. Cela commence par l’éducation que nous donnons aux plus jeunes et par la lutte contre la banalisation du sexisme dans notre pays.
Je souhaite donc un alourdissement des peines et la prise en compte de circonstances aggravantes pour toute violence commise à l’intérieur d’un couple, un renforcement immédiat des moyens financiers pour que le grand plan national se déploie encore plus massivement dans toutes les écoles, les entreprises, les familles, dans les médias… pour alerter, prévenir, éduquer.
Quand 2 millions de femmes sont concernées, quand 122 homicides sont commis sur une seule année, il est temps de prendre conscience que le premier des droits pour une femme, la première égalité, c’est de vivre librement, de vivre tout court.