La sortie d’autoroute ? Un vieux serpent de mer du Nord de la Drôme depuis 40 ans !
Alain Genthon, en particulier en tant que Vice-président du Département, s’est fortement mobilisé. Gabriel Biancheri aussi, en tant que député, mais il n’a jamais réussi à boucler financièrement le dossier. Ce dossier était le serpent de mer du Nord de la Drôme depuis 40 ans.
En janvier 2016, lors de mes voeux, j’ai annoncé publiquement, devant plus de 700 personnes, que je relançais ce dossier. Je n’ai fait aucune promesse. J’ai simplement pris l’engagement de dépenser toute mon énergie pour faire aboutir un projet majeur qui n’avait jamais abouti en 40 ans. Et je me suis aussi engagé à dire que si le projet n’était pas réalisable, je l’annoncerai publiquement, et que plus aucun candidat à aucune élection n’en parlerait jamais. Je pensais alors sincèrement que je devrais annoncer une mauvaise nouvelle. Et je me souviens du brouhaha dans la salle. Au mieux les gens semblaient dubitatif, au pire c’était pour eux une opération de communication.
Je n’ai fait aucune promesse.
Je savais pourtant que nous avions une chance infime d’y arriver car nos prédécesseurs avaient choisi, volontairement, d’unir leurs forces au sein de la plus importante communauté de communes de la Drôme et de l’Ardèche (hors agglomération). Nous avions le poids politique et financier de nos ambitions. Porte de DrômArdèche pouvait s’engager à financer jusqu’à 50% de l’échangeur, soit environ 13 millions d’euros.
En tant que Président de Porte de DrômArdèche, j’ai commencé par demander au territoire que je préside de se rassembler. Je l’ai fait car durant 40 années, la vallée de la Valloire et celle de la Galaure se sont déchirées pour obtenir la sortie. Les uns la voulaient au Nord du col du Grand boeuf et les autres au Sud, quand les communes ne se déchiraient pas au sein d’une même vallée, comme celle de Saint-Uze et de Saint-Barthélémy de Vals qui voulaient la sortie chez elles et nulle part ailleurs !
J’ai sollicité les maires des 35 communes de notre communauté pour qu’ils se prononcent, non pas pour une sortie dans la Valloire ou dans la Galaure, mais pour une sortie en Porte de DrômArdèche. Ils ont tous répondu favorablement avec leurs conseils municipaux. Oui, et quel que soit le lieu d’implantation ! J’ai demandé leur soutien formel aux Consulaires (CCI, Chambre d’agriculture, Chambre des Métiers), à toutes les entreprises du territoire, aux gros acteurs associatifs, au Medef, à la CGPME, à la CAPEB, à la Région, aux Départements de la Drôme et de l’Ardèche, aux députés, aux sénateurs… J’ai reçu de très nombreux courriers de soutien. Ceux de Didier Guillaume, sénateur de la Drôme, de Nathalie Nieson, députée de la 4ème circonscription de la Drôme et de Patrick Labaune, Président du Conseil départemental de la Drôme furent déterminants pour des raisons politiques et financières. Le Département de la Drôme s’engageait à hauteur de 5 millions €, en plus des travaux sur les voiries secondaires.
J’ai exposé le dossier aux conseillers du Président de la République et au Ministre des transports
Fort de ce très large rassemblement qui allait bien au-delà des clivages partisans et territoriaux, j’ai sollicité Vinci Autoroutes dont le Président Pierre Coppey et ses équipes se sont montrés immédiatement très réceptifs. J’ai demandé audience à l’Elysée et au Ministère des transports où j’ai exposé le dossier aux conseillers du Président de la République et au Ministre des transports, à plusieurs reprises. J’ai obtenu d’Alain Vidalies, le Ministre des transports, qu’il commande une étude d’opportunité et de faisabilité à Vinci Autoroutes.
Le 1er juin 2016, cette étude cofinancée par Porte de DrômArdèche et Vinci Autoroutes était lancée. Et courant juillet, le Président de la République annonçait un second plan de relance autoroutier, c’est-à-dire, l’opportunité pour des dossiers techniquement aboutis et politiquement mûrs d’être financés par Vinci dans le cadre de la renégociation du contrat autoroutier avec le concessionnaire. Evidemment, nous avions du retard ! Et les équipes de Vinci furent d’une célérité et d’un professionnalisme remarquables pour rendre l’étude dans les temps. Alors que ce type d’étude se déroule normalement en 2 ans, Vinci l’a menée en moins de 6 mois. En septembre 2016, après un intense travail auprès de la Présidence de la République et du Ministère des transports, l’échangeur autoroutier était inscrit dans l’avant-projet du plan de relance autoroutier national. Nous n’avions plus que 2 mois pour aboutir.
Les Conseillers communautaires de Porte de DrômArdèche votent à l’unanimité pour non pas 1 mais 2 échangeurs !
Le 24 novembre, à l’unanimité des suffrages exprimés, les 58 Conseillers communautaires votaient favorablement pour, non pas 1 mais 2 échangeurs, pour un coût de 25,8 millions €, meilleure solution, d’après les études, pour notre territoire, en termes de desserte locale pour les habitants de nos 35 communes, d’attractivité, de développement économique et touristique, et de coût.
Après une dernière phase de négociation financière, le dossier est aujourd’hui bouclé : 12,8 millions d’euros de l’État, 5 millions d’euros du Département de la Drôme, et 7,8 millions d’euros de Porte de DrômArdèche (en attendant l’attribution définitive de 2 millions d’euros supplémentaires votés de la Région).
Porte de DrômArdèche aura deux sorties d’autoroute à Saint Rambert d’Albon et à Saint Barthélémy de Vals.
En 2021, Porte de DrômArdèche aura deux nouvelles sorties d’autoroutes à St Rambert et à St Barthélémy de Vals. Les techniciens parlent de “1/2 échangeurs”. Le premier sera orienté exclusivement vers le sud (pour aller vers et venir de Valence) et le second vers le Nord (pour aller vers et venir de Lyon). Et nous dépenserons 2 fois moins d’argent que prévu au départ. 11 500 véhicules emprunteront ces équipements tous les jours. Et pas seulement des habitants de notre territoire mais aussi de nombreux habitants du Nord de l’agglomération romanaise et de l’Herbasse qui n’iront plus prendre l’autoroute à Tain pour aller à Lyon mais à Saint-Barthélémy de Vals. Le Palais Idéal du Facteur Cheval et ses 150 000 visiteurs annuels seront à 10 minutes d’une sortie d’autoroute. Notre nouveau Parc d’Activité Nord Drôme Ardèche aura en son coeur, une sortie d’autoroute. Deux grandes entreprises sont déjà en cours de négociation pour s’implanter à proximité (avec à la clé 250 à 300 création d’emplois). La RN7 sera délestée de très nombreux poids lourds qui se dirigeaient vers le sud pour prendre l’autoroute à Tain, et la vallée de la Galaure de ceux qui venaient de Romans ou de Saint-Donat pour se rendre à Chanas.
Voilà une illustration de ma façon de faire de la politique
Une sortie d’autoroute n’est ni de droite, ni de gauche. Elle est utile ou elle ne l’est pas. Ce n’est la sortie ni d’untel, ni d’untel, et en tout cas, ce n’est pas la mienne.
Je sais ce que nous devons à nos prédécesseurs qui ont beaucoup œuvré. Et je sais ce que cette infrastructure apportera à tout le Nord Drôme et à ses habitants. Je ne fais pas de la politique en divisant mais en rassemblant. Je n’éprouve aucune fierté à l’aboutissement du plus important projet du territoire que je préside. Simplement la satisfaction du travail accompli.
C’est le rassemblement de toutes les énergies qui a permis de réussir. Voilà une illustration de ma façon de faire de la politique.