Mesdames, messieurs les conseillers municipaux,
Chères Saint-Valliéroises, Chers Saint-Valliérois,
Permettez-moi de commencer ce discours par quelques remerciements.
D’abord pour notre doyenne, Marie-Jo Vallon, qui vient de présider l’élection du Maire. Plus que le privilège de l’âge, ma chère Marie-Jo, je veux saluer la détermination de ton engagement et ton désir de te mettre au service de notre ville et de ses habitants.
Ensuite pour notre benjamine, Clémentine Renault, qui a veillé à la bonne tenue de ce scrutin. Là encore, plus que le privilège de la jeunesse, je souhaite honorer à travers tes engagements chez les pompiers, dans ton métier, et maintenant au Conseil municipal, l’exemple que tu représentes à mes yeux pour la jeunesse de notre ville. Tu es l’antidote à l’aigreur, à la nostalgie et au pessimisme.
Puis pour l’ensemble des Conseillers municipaux titulaires et suppléants. Vous qui m’accompagnez depuis de nombreux mois dans cette aventure municipale et qui venez de m’adresser votre confiance pour présider aux destinées de notre ville pour les 6 années à venir.
Chacune, chacun d’entre vous, par son histoire, sa culture, son engagement représentent notre ville dans toutes ses richesses et diversités. Soyez assurés de ma profonde gratitude pour votre implication et votre confiance. Et soyez fiers de représenter les habitants de notre ville au sein de cette assemblée.
Je veux aussi vous remercier pour votre dynamisme.
Au cours des mois écoulés, nous avons construit, en concertation avec les saint-valliérois, un programme complet et détaillé qui va nous servir de feuille de route pendant 6 ans.
Comme nous l’avons dit et écrit, il nous incombe d’inaugurer une nouvelle ère pour Saint-Vallier. En faire une ville tournée vers l’avenir, à travers les 6 grands axes de travail que nous avons définis pour répondre au mieux aux aspirations de nos concitoyens.
Faire de Saint-Vallier une ville plus attractive, plus solidaire, une ville d’avenir, une ville active, une ville sûre et agréable, dans la concertation toujours parce que je crois à l’expertise des citoyens et au partage des responsabilités. Il nous faudra travailler sans relâche mais je ne doute pas un instant que nous saurons relever les défis qui nous attendent.
J’ai d’autant plus confiance en vous que dès le lendemain de notre élection, le 15 mars, vous avez su répondre présents pour nous aider à réorganiser les services de la commune afin de répondre au mieux à la crise que nous traversions. Je sais donc pouvoir compter sur vous pour affronter ensemble, et avec détermination, les multiples conséquences de l’épidémie en cours.
Dans la période inédite que nous traversons, vous avez tous su vous mobiliser, et bien que non encore officiellement installés, grâce à votre engagement, nous avons pu maintenir la continuité de l’action communale, venir en aide aux plus anciens et aux plus fragiles, et organiser un plan de soutien à nos commerçants et artisans.
Sans bénéficier du temps de rodage habituel, vous avez su vous engager pleinement au service de la commune et de ses habitants et je vous en remercie sincèrement.
Et permettez-moi de remercier plus spécifiquement celles qui deviendront dans quelques minutes adjointes au maire et qui ont joué un rôle déterminant au cours de ces dernières semaines.
Frédérique Sapet, qui sera la 1ère Saint-Valliéroise à devenir 1ère adjointe au maire, qui a su coordonner avec talent et poigne l’action des nouveaux élus.
Anissa Meddahi, qui a mis en place des actions remarquables et appréciées en direction de nos anciens et des plus fragiles dans des conditions difficiles et avec une passion admirable.
Doriane Chapus et Stéphanie Brunerie chargées de la lourde mission d’organiser et de coordonner la distribution des masques de protection à nos habitants.
Je ne veux pas oublier non plus le reste de l’executif et je veux saluer l’engagement de Patrice, Jean-louis, Jacky, Jacques, les Michel, Patrick.
Pour affronter ces difficultés, pour répondre aux nombreux défis qui nous attendent, pour appliquer notre programme et tenir nos promesses, nous pourrons nous appuyer sur un personnel communal sérieux, professionnel et dévoué. Personnel technique et administratif que je remercie dans son ensemble à travers Armelle Masset, Directrice Générale des Services.
Je veux avoir une pensée particulièrement émue et reconnaissante pour ceux qui m’ont accueilli dans cette ville et m‘ont fait devenir un Saint-Valliérois à part entière.
Je pense à Blachou, à Serge Malburet, à Alain Delaye, à Papayou, à Maryse Dumonteil, à Dominique Leleux.
Remercier mon épouse, Alexandra, pour son soutien permanent et indispensable ainsi que pour les sacrifices, nombreux qu’elle a consentis pour me permettre de me consacrer pleinement à mes mandats électoraux.
Avoir une pensée pour mes prédécesseurs qui ont façonné à leur manière et avec leur empreinte notre ville et qui nous ont quittés : Auguste DELAYE, Robert WITSENHAUSEN, Jean MOURIER et Louis BOMBRUN.
Enfin, je veux saluer l’ensemble des élus sortants, conseillers municipaux et adjoints qui ont œuvré au service de notre ville pendant de nombreuses années et pour notre maire sortant Jacques Cheval avec qui j’ai eu la chance d’être élu pendant 12 ans. D’abord comme conseiller municipal puis comme 1er adjoint.
Je crois en la fidélité politique, et malgré les épreuves du temps, en ce jour où je lui succède officiellement à la tête de notre ville, je veux lui exprimer simplement mais sincèrement toute ma gratitude et ma reconnaissance. Je n’oublie rien de ce que je lui dois.
Et je veux lui dire l’immense respect que j’ai pour le travail qu’il a accompli pendant près de 25 ans au service de notre ville et de ses habitants.
Au nom des Saint-Valliérois qu’il a fidèlement servis, et de cette ville qu’il aime profondément, je veux lui exprimer notre profonde reconnaissance et le témoignage de notre affection.
Mes cher(e)s collègues,
On ne se réveille pas un jour en se rêvant maire. C’est d’abord et avant tout un engagement au service des autres qui se tisse patiemment au fil des années.
Pour moi, cet engagement a commencé dès mon plus jeune âge. Du plus loin que je me souvienne, j’ai baigné, grâce à mes parents à qui je pense en cet instant, dans cette vie au service des autres. C’était quelque chose de normal et naturel. L’engagement associatif, mutualiste et politique rythmait les semaines. Les discussions politiques animaient les repas de famille. Les visites chez l’imprimeur Burel à Saint Péray pour récupérer les affiches et les tracts de campagne de mon père avaient une saveur et une odeur unique dont je garde bien des années après un souvenir précieux.
De toutes ces années, j’ai appris les vertus de l’engagement. J’ai appris l’engagement désintéressé au service d’un idéal qui nous transcende tous, l’intérêt général. J’ai appris qu’il fallait se battre pour faire vivre ses idées, ses valeurs et ne jamais renoncer. Toujours remettre l’ouvrage sur le métier et travailler sans cesse et avec abnégation sans forcément attendre quelque chose en retour.
Le 21 avril 2002 fût pour moi un redoutable accélérateur de conscience. En ce dimanche estival après une après-midi passée à enchainer les matchs de foot, je rentrais chez mes parents et découvrais interloquer en direct à la télévision le visage de Jean-Marie Le Pen s’affichant à côté de celui de Jacques Chirac.
Le Front National accédait pour la 1ère fois de l’histoire de notre République au second tour de l’élection présidentielle. J’avais le sentiment qu’un monde s’écroulait devant moi.
Le visage de la haine, de la stigmatisation, du rejet de l’autre, ce visage aux antipodes des valeurs auxquelles je crois était aux portes du pouvoir.
C’est ce jour-là, du haut de l’insouciance de mes 16 ans que j’ai décidé à mon tour de m’engager.
De m’engager au Parti socialiste et d’y rester fidèle aujourd’hui encore.
De m’engager pour faire entendre ma voix et ne plus laisser les autres décider à ma place. De m’engager parce que je crois qu’il n’y a que la politique, au sens noble du terme, qui peut faire changer les choses.
De m’engager pour défendre les valeurs que j’ai ancrées au plus profond de moi.
Ces valeurs de justice sociale, d’égalité, de respect, de mérite, de travail, de tolérance. Ces valeurs fondatrices de notre nation et qui ont traversé l’histoire de France malgré les vicissitudes du temps.
Ces valeurs qui forgent le ciment de notre république, qui ornent les façades de nos mairies, qui sont les segments de notre drapeau et de cette écharpe tricolore que je porte aujourd’hui avec honneur.
La liberté, l’égalité et la fraternité.
Ces 3 mots résument à eux seuls l’idéal à atteindre pour un responsable politique et tout particulièrement pour un maire.
Les maires, les conseillers municipaux sont les fantassins de la République. Vous savez ces soldats de l’infanterie qui combattent en 1ère ligne, à pied, avec des armes légères. Qui ne cherchent ni les honneurs, ni les médailles mais qui sont toujours là sur le terrain, au contact direct, en proximité immédiate.
La crise sanitaire que nous traversons en est d’ailleurs une nouvelle fois la parfaite illustration.
Qui a été en 1ère ligne pour équiper la population en masques avec bien plus d’agilité et de réactivité que n’a pu le faire l’État ?
Qui a veillé à ne pas laisser seuls nos ainés et les personnes fragiles sans solution pour faire leurs courses ?
Qui a dû organiser l’aspect opérationnel du déconfinement et assurer la réouverture des écoles en toute sécurité ?
Ce sont les élus locaux, les élus municipaux !
Quand il y a une crise, on appelle toujours à la rescousse les élus locaux. Rappelez-vous, c’était il y a un an à peine.
Un monde, une éternité me direz-vous à l’heure des réseaux sociaux et des chaines d’infos en continu.
Notre pays était traversé par une crise sociale et d’identité sans précédent depuis les événements de mai 1968 : la crise des gilets jaunes.
Après des mois d’enlisement, de tension, d’affrontement, de violence, de déchirure le gouvernement avait finalement décidé de s’en remettre aux maires et aux élus locaux pour organiser « un grand débat national ».
Nos gouvernants voulaient entendre pour essayer de comprendre cette colère profonde de cette France des oubliés. Cette France des oubliés qui a vu au fil du temps sa vie devenir de plus en plus difficile. Cette France qui en plus de devenir invisible avait le sentiment d’être méprisée par des dirigeants tellement loin de ses réalités qu’ils avaient fini par les penser disparus.
Alors, le fossé s’est creusé. Il est devenu de plus en plus profond. Si profond que la défiance s’est installée partout.
La parole politique est rejetée.
La parole scientifique est questionnée.
Les fakes news et autres théories du complot pullulent abondamment.
L’outrance devient la seule règle pour se faire entendre dans le brouhaha de la mondialisation.
Alors on peut s’en satisfaire. Se complaire dans une société qui perd ses repères. S’enfermer dans sa bulle sans faire de bruit et sans rien attendre en retour. Se dire que rien ne changera ou au contraire espérer une rupture profonde, brutale, violente qui viendrait d’un leader populiste.
Un leader qui vous parlera de bon sens, qui vous dira que les problèmes viennent des autres, qu’il suffit de construire un mur à la place des frontières pour régler le problème de l’immigration, de boire de l’eau de javel pour guérir du coronavirus, que le réchauffement climatique n’existe pas puisqu’il a fait froid cet hiver ou que les cotisations sociales pèsent trop lourd sur vos salaires à la fin du mois alors que vous n’en avez pas besoin puisque qu’elles profitent toujours au même et que comme 80% des gens vous n’avez jamais été au chômage ou que vous n’êtes jamais malade… C’est cette ligne qui l’a emporté aux États-Unis, en Hongrie ou encore au Brésil.
Mais je crois qu’il ne sort jamais rien de bon de ces idéologies simplistes, populistes et démagogiques. Au contraire, les fractures s’accentuent encore et les inégalités se creusent.
A la peur nous devons répondre par l’espoir. A la résignation par un sursaut. A l’agitation par le changement. En une phrase, il faut remettre le monde à l’endroit !
Vous vous dites peut-être que nous sommes loin de notre rôle de conseiller municipal. Je crois l’inverse. Nous sommes les premiers piliers de la République et c’est à nous d’en construire les fondations.
C’est donc à nous, élus de la République qu’il revient d’apporter une part des réponses. Par nos actes du quotidien nous pouvons démontrer simplement mais utilement qu’un autre chemin est possible. La crise sanitaire que nous traversons agit comme un révélateur. La période actuelle éclaire ce que certains ne voulaient pas voir : il est temps d’inventer un nouveau modèle de société solidaire et durable qui place l’humain au cœur.
C’est une tâche exaltante d’organiser la vie quotidienne, de préparer l’avenir, d’organiser le vivre ensemble, de penser les nouvelles formes de solidarité. D’imaginer le monde de demain en faisant de notre ville un modèle.
D’abord par l’école et l’éducation. Je veux permettre à chaque enfant de Saint-Vallier d’avoir la chance de réussir et de pouvoir s’épanouir.
C’est proposer des outils numériques performants pour éviter que la fracture numérique amplifie la fracture sociale et les différences entre les enfants.
C’est amener le bon et les produits locaux dans nos cantines à un prix abordable pour tous. Quand près de 25% de nos concitoyens ne sont pas en mesure de faire 3 repas par jour, que 30% des français ne sont pas en mesure de s’acheter des fruits et des légumes et que près de 50% des français vivant avec moins de 1200 euros par mois renoncent à payer la cantine pour leurs enfants c’est un impératif que nous apportions un équilibre pour tous.
C’est construire des temps périscolaires ambitieux en lien avec notre exceptionnel tissu associatif pour permettre à tous les enfants d’avoir accès au sport, à la culture, au loisir en dehors de chez eux. Parce qu’on sait parfaitement que la vie hors des murs de la classe est toute aussi importante pour construire son avenir. C’est aussi ça l’esprit du conseil municipal des jeunes que nous créerons et la participation des écoles aux cérémonies patriotiques et grands événements de la commune.
C’est enfin repenser l’aménagement de nos écoles en végétalisant par exemple ces grandes cours en béton.
Puis par la qualité de vie. Je veux faire de Saint-Vallier une ville exemplaire et pionnière en matière de transition énergétique. De la construction de logements neufs à haute performance environnementale en passant par la réduction des déchets et la propreté de nos rues.
Mais aussi en accompagnant le commerce de proximité et en ouvrant des nouvelles formes de consommation en attente avec les aspirations grandissantes de nos concitoyens comme nous avons pu le constater depuis plusieurs mois. Consommer local, acheter local, prendre le temps de consommer différemment doit s’organiser et s’accompagner.
Ou encore une plus grande exigence de tranquillité publique car il n’existe pas d’harmonie si nous vivons les uns à côté des autres et pas les uns avec les autres. Chacun doit être un acteur à part entière de sa ville et il ne peut y avoir d’un côté ceux qui respectent les règles et de l’autre ceux qui s’en départissent.
C’est également un soutien déterminé à nos services publics et un renforcement de notre offre de santé en lien avec notre hôpital qui a démontré, s’il en était besoin, toute sa pertinence et son efficacité ces dernières semaines.
Enfin par l’écoute, la concertation et la participation citoyenne. La démocratie ne doit pas s’exercer seulement au moment des élections. On l’a vu encore durant toute la période qui vient de s’écouler, les citoyens sont nombreux à vouloir s’impliquer. Je veux profiter de ce moment pour remercier les bénévoles de Saint-Vallier Solidarité qui se sont engagés avec nous pendant la crise. Cette exigence de dialogue et d’expression de la part de nos concitoyens est légitime et nécessaire pour construire et vivre ensemble sa ville. Des conseils de quartier dotés de budget propre seront créés, les commissions municipales seront ouvertes aux habitants, la communication sera renforcée, l’initiative citoyenne encouragée, un conseil citoyen de l’environnement sera installé, nos associations seront régulièrement consultées… Je souhaite que notre ville respire, s’exprime, propose. Que du nord au sud en passant par le centre-ville tous les habitants qui le veulent soient écoutés et entendus. Que le projet que nous portons soit partagé par chacun.
Pour conclure, je veux rendre hommage à notre ville et à travers elle à l’ensemble de ses habitants.
Je veux rendre hommage à cette ville de Saint-Vallier qui m’a adopté comme je l’ai adoptée et à laquelle je suis viscéralement attaché. Cette petite ville à la forte personnalité. Cette ville populaire, cette ville fière, cette ville solidaire, cette ville festive et parfois rebelle mais ô combien attachante. Cette ville a l’humeur nostalgique qui vit trop souvent avec le souvenir blessé d’avoir compté et l’impression d’être aujourd’hui reléguée. Je veux lui dire qu’en ce jour avec un nouvel état d’esprit, une nouvelle ère va s’ouvrir, une nouvelle ambition se construire.
J’ai besoin de chacune et chacun d’entre vous pour y parvenir.
A toutes les Saint-Valliérois et tous les Saint-Valliérois, au-delà de cette salle, je vous dis ayons confiance et foi dans notre avenir.
Vive Saint-Vallier !
Vive la République !
Vive la France !
Seul le prononcé fait foi.
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